Jacques-René Hébert

Jacques-René Hébert

Jacques-René Hébert, né à Alençon le 15 novembre 1757 et guillotiné à Paris le 24 mars 1794, est un homme politique et journaliste français.
Pamphlétaire de talent, très populaire au club des Cordeliers et chez les sans-culottes, il été un des grands animateurs de la Révolution française par son journal, Le Père Duchesne, fondé à l’été 1790, où les évènements politiques sont présentés dans un langage populaire, volontairement grossier, entremêlé de jurons, qui frappe l’imagination des masses.
Ses articles ont contribué à créer dans les milieux sans-culottes le climat propice à de nombreux évènements révolutionnaires : chute de la royauté, massacres de septembre, chute des Girondins, grande manifestation du 5 septembre 1793 qui impose la Terreur. Le tirage de son journal atteint 600 000 exemplaires en 1793 grâce aux abonnements du ministère de la Guerre qui le diffuse aux armées. Son programme est de « pourchasser les traîtres ». Tous ceux qu’il a dénoncé, à de rares exceptions prés, ont fini par être envoyés au Tribunal révolutionnaire.
Non éligible aux premières assemblées en raison de son manque de fortune, il échoue aux élections de septembre 1792 à la Convention et doit se contenter d’un poste secondaire à la Commune de Paris. Fin 1793, désireux de jouer un rôle politique plus important, au moment où la crise des subsistances, aggravée par la loi sur le maximum général, marque une reprise de l’agitation populaire, Hébert entre dans l’opposition au Comité de Salut public et prépare avec les leaders cordeliers une nouvelle « journée » qui, mal organisée, échoue. Présentés comme des complices du « complot de l’étranger », tous sont exécutés le 24 mars sans que les sans-culottes ne bougent. Mais la base populaire sur laquelle le gouvernement révolutionnaire s’appuie va s’en trouver rétrécie. « La Révolution est glacée », comme le dit alors Saint-Just.
Les historiens ont donné après coup le nom d’Hébertistes à cette faction de révolutionnaires radicaux – Hébert, Chaumette et leurs amis du groupe cordelier, Momoro, Vincent, Ronsin – partisans à l’extérieur de la guerre à outrance jusqu’à la victoire complète et à l’intérieur de l’application de la loi du maximum par la Terreur et de la déchristianisation.